Fraude alimentaire : Que faire lorsque des substances interdites sont détectées dans votre produit, bien malgré vous ?
Une substance interdite se retrouve dans votre produit par le biais d’une matière première. Les conséquences sont de taille : plusieurs produits doivent être retirés des rayons, l’inquiétude grandit chez les consommateurs et la réputation de votre entreprise est mise à mal. Même lorsqu’une erreur se produit ailleurs dans la chaîne, c’est vous, en votre qualité d’entreprise alimentaire, qui portez la responsabilité finale de tout ce que vous mettez sur le marché.
- Dès lors, comment les entreprises alimentaires telles que la vôtre peuvent-elles prévenir la fraude alimentaire ?
- Le cas échéant, comment devez-vous réagir face à cette situation ?
- Que pouvez-vous faire pour éviter la fraude à l’avenir ou pour la détecter plus rapidement ?
Une entreprise alimentaire a eu la désagréable surprise d’apprendre par les autorités chargées de la sécurité alimentaire que l’un de ses produits contenait un ingrédient interdit : une substance, certes illégale, mais surtout nocive pour la santé lorsqu’elle est consommée de manière prolongée. Le verdict fut sans appel : il fallait immédiatement retirer le produit des rayons.
Au sein de l’entreprise, c’était la stupéfaction. Les contrôles de qualité internes sont stricts, les fournisseurs font l’objet d’une sélection rigoureuse et la coopération avec nombre d’entre eux se déroule sans le moindre souci depuis des années. Et pourtant : la substance a été décelée dans divers produits, présents dans des centaines de rayons de magasins. Impossible, donc, d’éviter leur rappel.
Une enquête approfondie révèlera plus tard que c’est un fournisseur qui est à l’origine du problème. Celui-ci avait délibérément fait le choix d’utiliser une matière première moins chère : un cas classique de fraude alimentaire. En tant qu’entreprise, vous ne pouvez pas vous contenter de faire porter le chapeau au fournisseur, car vous restez responsable de la qualité de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. S’il est impossible d’exclure totalement le risque de fraude alimentaire, vous pouvez malgré tout mieux vous y préparer.
Comment se préparer à la fraude alimentaire ?
Conseil #1 : Garantir la qualité tout au long de la chaîne
Ce type d’incident met en évidence la vulnérabilité des entreprises alimentaires. Les produits alimentaires transitent souvent sur de longues distances. La chaîne d’approvisionnement se compose donc d’une multitude de maillons dont certains échappent au contrôle de l’entreprise. La qualité doit pourtant être garantie tout au long de cette chaîne, soit du producteur à l’assiette.
C’est précisément pour cette raison qu’il est essentiel de bien connaître la chaîne. Il convient donc de dresser une carte détaillée de ces éléments, en réalisant une analyse de vulnérabilité vous permettant d’examiner les matières premières, les fournisseurs ou les processus les plus vulnérables à la fraude.
Cette analyse constitue la base du Plan Food Fraud, ou plan de lutte contre la fraude alimentaire. Il s’agit du document de politique obligatoire dans lequel vous décrivez comment, en tant qu’entreprise, vous abordez les risques épinglés par l’analyse de vulnérabilité. Ce plan doit également reprendre les outils de détection tels que les audits de fournisseurs, les points de contact et les mécanismes de contrôle interne. Ces outils peuvent contribuer à repérer rapidement les problèmes. Et l’entreprise peut ainsi démontrer qu’elle met tout en œuvre pour garantir la qualité et la sécurité.
Par ailleurs, le plan de lutte contre la fraude alimentaire n’est pas un document statique ; les risques doivent faire l’objet de réévaluations régulières. Les programmes de certification tels que IFS Food 8 et BRCGS exigent des entreprises qu’elles mettent chaque année à jour leur plan de lutte contre la fraude alimentaire.
Conseil #2 : Préparez votre équipe à des rappels de grande envergure
Si les rappels de grande envergure découlant d’une fraude alimentaire restent, fort heureusement, des cas isolés, votre entreprise doit malgré tout s’y préparer.
Il convient notamment de définir au préalable les rôles endossés par chacun : qui recueille les faits, qui prend les décisions, qui communique avec les consommateurs, les médias, les autorités... ? Faites en sorte que votre équipe sache ce que l’on attend d’elle, même lorsqu’elle est sous pression.
Exercez-vous au travers de simulations de crise. Non seulement pour répondre aux exigences de certification, mais aussi pour affiner les procédures et permettre aux collaborateurs de prendre confiance dans leurs attributions. Un plan sans faille sur le papier, c’est bien, mais une équipe capable de le mettre en pratique, c’est mieux.
Conseil #3 : Sensibiliser aux scénarios de crise.
Pas de préparation adéquate sans crisis awareness. Les entreprises qui se concentrent uniquement sur leurs propres processus manquent souvent les signaux provenant de l’extérieur.
Maintenez donc votre vigilance et restez à l’affut de ce qui se passe dans le secteur. Suivez l’actualité ainsi que la presse spécialisée, analysez les incidents survenus dans d’autres entreprises et tirez les leçons de leurs erreurs. Car peut-être traverserez-vous demain les difficultés qu’elles connaissent aujourd’hui.
Veillez à ce que cette prise de conscience s’étende à chaque niveau de l’entreprise. Le suivi des risques et de l’évolution du secteur n’est pas secondaire, mais constitue bel et bien un élément essentiel de la préparation à la crise.
Procédez de manière structurelle : abordez les cas sectoriels lors des réunions d’équipe, partagez les mises à jour pertinentes en interne et alignez votre gestion des risques en conséquence. Plus tôt vous détecterez les risques, mieux vous pourrez les gérer.
Comment nous pouvons vous aider ?
Vous êtes déjà membre ?
Préparez votre équipe à une situation de crise grâce à un exercice de simulation.
Vous n’êtes pas encore membre ?
Découvrez le monde de la gestion de crise et bénéficiez chaque mois des cas pratiques et des conseils du secteur de l’industrie alimentaire.
Devenir membre ?
Nous sommes prêts à vous aider à relever tous les défis liés à la crise. Notre équipe expérimentée vous guidera à chaque étape de la crise, de la préparation à l’assistance, sans oublier l’évaluation. Votre adhésion vous permet de bénéficier :
- d’un parcours sur mesure avec des formations, des sessions d’information et des tests ;
- d’un accompagnement pour la rédaction et l’évaluation de vos procédures de crise ;
- de conseils 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en cas de crise ;
- d’un accès à notre réseau d’experts externes (médecins, professeurs, assistance aux victimes, centre d’appel...).
Contactez-nous à l’adresse contact@foodsecurity.com et découvrez ce que nous pouvons faire pour vous.
En savoir plus sur la gestion de crise efficace ?
Suivez notre session numérique « Communication de crise en cas de plaintes sensibles des consommateurs » avec Eveline De Ridder
Apprenez à communiquer clairement, avec empathie et de manière cohérente lors d’incidents à risque pour la réputation, tels que des rappels de grande envergure.
Leçons à retenir

Communication du changement : pas d’adhésion sans stratégie
Dans une entreprise alimentaire internationale, une restructuration de grande envergure a semé la pagaille sur le terrain, menaçant des centaines d’emplois et affectant prof...

Une grande campagne de rappel de produits à cause d’une notification d’incident défaillante
Un consommateur trouve un morceau de plastique dans l’un de vos produits. Si le cas semble initialement isolé, il s’avère rapidement n’être que l’annonce d’un probl...

Groupe d’action en vue ? Voici comment ne pas céder à la panique.
Le risque de voir l’entreprise occupée par un groupe d’activistes a récemment provoqué des remous dans un grand groupe alimentaire. La police locale en avait été avisé...